COMMENT SE RÉAPPROPRIER LES TECHNOLOGIES DE COMMUNICATION AUJOURD'HUI ?
La Bande dessinée de Vadim
Qu'est ce qui percute dans cette histoire ?
Pourquoi ces fantasmes apparaissent aujourd'hui ?
1.
2.
3.
La capacité d'une communauté à s'approprier une technologie dévéloppé/adaptée par ses "acteurs", agissant à 100% à son service, répondant aux besoins précis d'un contexte à travers des formes plurielles. 
L'existence d'un système de moyens de communication autogéré, avec une infrastructure, des services, une économie et des modes de gouvernances indépendants du système global de télécommunications et de ses enjeux de pouvoirs.
Les effets emancipateurs de ces deux premières particularité.
- Développement de nouvelles esthétiques localisés,
- Efficacité des actions menés par les groupes grace aux outils personnalisés et aux médias alternatifs amenés par ces technologies. 
- Emancipation et encapacitement des utilisateurices/acteurices de ce systeme par le savoir technique, une nouvelle relation conviviale/créatrive aux technologie, un sentiment d'action, d'appartenance.
- L'expression de voix invisibilisées.
Pourtant ce n'est pas complètement révolutionnaire. Ces idées ne sont pas absentes du paysage culturel technologique contemporain, on peut voir à des initiatives qui répondent à ces enjeux dans de nombreux projets dans les communauté du logiciel libre et du militantisme technologique...
Ce qu'il y a de particulier avec cette projection, c'est que toutes ces idées sont incarnées de manière intelligible, presque manifeste.
Ce que l'on admire c'est :
1.
Des individus, leur prestence, leur language, leur style vestimentaire, leur aura. La création d'une néoculture basée sur les mouvements punks ou hippie.
CF le randonerd
2.
3.
Une esthétique de l'action et de l'organisation visible dans les opérations (accrochage d'antennes, réunions, emissions de radio).
Une esthétique technique des technologies appropriées. Leurs formes plurielles, DIY, personnalisées. La manière dont cette esthétique se transmet aussi dans la matière produite, le documents imprimés, les images des interfaces en noir et blanc, le grain des emissions de radio
A travers cet imaginaire, les enjeux de domination¹
lié à l'usage des T.I.C.² sont rendus lisibles.
La manière dont ce mouvement contestataire est dessiné met en évidence les rapports de pouvoir sur un territoire, dans la culture, dans les comportements d'usage, et dans les modes d'organisation grace à des formes symboliques :

L'antenne, L'anarchiste pirate, Les musiques alternatives (electroniques), Les opérations dans l'espace public, les fanzines, les affiches, les proto-ordinateurs, etc.


Cette lisibilité crée des potentiels d'action, car elle rend appropriable une lutte, qui jusqu'ici n'est embrassée que par des personnes avec une compréhension technique avancée.

Elle permet d'assigner une culture meta-technique à un mouvement à travers, non pas les systemes techniques imaginés, mais leur mise en forme esthétique, leurs produits et leurs contexte d'utilisation

Aussi la spéculation positive, ( cf. Solarpunk ³ ) permet une projection vers un futur désirable et peut motiver l'engagement, à l'inverse des fictions dystopiques qui ne font qu'aggraver un sentiment de dépossession et de fatalité.



¹ Contrôle, Surveillance, Exploitation. Ces enjeux seront détaillés dans le chapitre suivant.
² T.I.C. = Technologies de l'information et de la communication
³ Le solarpunk est un mouvement esthétique qui évoque un futur où l’énergie solaire remplace toutes les énergies fossiles. L'imaginaire lié à ce mouvement est fondamentalement optimiste.
La représentation favorise ici la compréhension des enjeux politique liées aux T.I.C. et stimule l'adhésion à un mouvement de lutte, même si celui là n'est qu'une fiction. 


« À quoi ça sert de faire une bd, un livre ou un film sur la zad ? À qui ?
Est-ce que la lutte, sur place, in situ, ne suffit pas déjà ? Est-ce qu’elle n’appartient pas même à celleux qui la font au quotidien et non aux artistes de passage, fussent-ils talentueux ? Ce serait oublier ça : aucune lutte, locale ou mondiale, aucun combat poli-tique, aucune vision du monde ne se suffit de ses pratiques et de ses actes – de son  matérialisme. Elle vit tout autant de son imaginaire et de sa spiritualité, de sa mytho-poïèse, de ses récits sobres ou enjolivés, parce qu’ils sont ce qui fait pont par-dessus les ravins du jour-le-jour, par-delà les échecs et les butées, les limites concrètes de l’action, le ras-le-bol boueux. L’imaginaire n’est pas une fumée ou un rêve douceâtre, bien au contraire : il est ce qui ponte l’action, l’architecture d’un état d’esprit, lui donne son point de fuite et sa perspective. Il est aussi vital que la tactique, la logistique, les projets et la gnaque. Il fait continuité et lien entre ces pôles concrets du combat »

Extrait de: Alessandro Pignocchi. « La Recomposition des mondes. »
Malgré leur omniprésence dans nos vies, les technologies de l'information et de la communication se développent indépendamment des besoins réels des usagers. Leur conception est absente de la vie politique, des discussion et de la participation. 
Les besoins des utilisateurices intégrés par les ingénieurs industriels sont uniquement ceux qui pourraient, au bout du compte, servir le modèle économique de leur entreprise, donc l'exploitation.

Les différents modes de domination inhérents à l'usage des technologies de communication sont relativement compris par les utilisateurices des technologie, à l'instar de la notoriété du proverbe "si c'est gratuit c'est toi le produit". Mais ils ne suscitent pas de réel formes d'opposition pour la plupart.

Il existe aujourd'hui une sorte de léthargie complaisante vis à vis de ces questions.
Elle pourrait être due à :

→ Une lecture difficile des systèmes techniques à l’œuvre dans les processus de télécommunication actuels.

→ Un travail sans relâche des industriels pour forcer des imaginaires qui éloignent les usagers des réalités techniques. (ex: Le Cloud)

→ Une littérature trop fataliste.





Les technologies réappropriées impliquent de revenir aux technologies dont nous avons besoin. Il s'agit de placer la tech- nologie au centre de la vie, sur un axe transversal où se croisent d'autres disciplines comme l'éthique, les problèmes sociaux, l'environnement, et chercher à toutes les intégrer dans un en- semble. L'objectif est de préserver et défendre la vie face au pouvoir, pour que cette vie ne soit pas opprimée. Lorsque nous plaçons la technologie au centre, nous ne construisons pas for- cement un monde technologique comme celui que nous connais- sons, plein de dépendances et de frustrations, d'aliénations qui déséquilibrent la balance entre le pouvoir et les opprimés.

Extrait de : "Des technologies appropriées aux technologies réappropriées1 " - Elleflâne , Souveraineté technologique 2
Il est essentiel aujourd'hui de reprendre la main sur le développement des ces objets ubiquitaires.

Il faut militer pour une réappropriation des technologies de l'information et de la communication
CE QU'EST LE PRÉSENT

CONSTATS DES ENJEUX
DE DOMINATIONS
CE QUE POURRAIT ÊTRE LE FUTUR

UNE RELATION EMANCIPATRICE AUX TECHNOLOGIES
RÉAPPROPRIATION DES TECHNOLOGIES DE COMMUNICATION ET DE L'INFORMATION
↔︎

Comment se saisir de la question des imaginaires pour permettre de sensibiliser la population et de stimuler l'éveil d'un mouvement contestataire fort aujourd'hui ?

On peut déjà étudier l'évolution de la relation entre les technologies, leur formes et leurs représentation, et s’intéresser à la manière dont cette relation a pu stimuler un mouvement contestataire.
Il faut être plus précis dans ce que j'appelle "imaginaire"/"formes"/"représentations"

Ensuite voir quel rôle la représentation à joué dans la dépossession des technologies au grand public.
Et enfin se demander quels seraient les imaginaires sur lesquels un mouvement contestataire contemporain pourrait s'appuyer pour favoriser une réappropriation des technologies
↘︎
↘︎
↘︎

retour